La transmission ? Ca ne s’improvise pas. Alors autant en parler ensemble…

Partager. Parler en toute sincérité de sujets sensibles en n’éludant aucune question. Ecouter l’expérience de capitaines qui naviguent sur les mêmes eaux que vous et qui sont parvenus à éviter les écueils qui se dressent sur votre route. Voilà l’objectif des rencontres organisées par BDO Family… Les experts de la toute nouvelle offre de conseil aux « Entreprises Familiales » proposées par le cinquième réseau d’audit et de conseil dans le monde sont partis d’un constat tout simple : « La famille est une somme d’individus dans un groupe unique et même s’il n’existe pas de modèle universel, il est toujours possible de s’inspirer de l’expérience de ses pairs, souligne Christophe Saubiez, associé au bureau de Paris. Mais seuls les familiaux peuvent parler de la famille et ce sont eux qui interviennent dans nos séminaires. »

Pour sa toute première rencontre organisée avant les fêtes de fin d'année au siège parisien du cabinet de conseil situé à deux pas de l'Arc de triomphe, BDO Family avait choisi pour thème : « La transmission ? Ca ne s’improvise pas. » Pour évoquer ce sujet au combien sensible et crucial pour les sociétés familiales, la directrice générale d’une ETI familiale avait accepté de témoigner au côté d’Edouard de Jenlis qui gère, avec son frère, le patrimoine familial de la holding qui possède notamment une grande marque d’électroménager culinaire. Ces témoins privilégiés n’ont pas l’habitude de parler de leur famille devant un parterre d’inconnus. Mais ces « Afterworks » sont l’occasion d’échanger en toute confidentialité et de raconter son histoire sans craindre que des informations personnelles soit divulguées à l’extérieur.

« Je n’aime pas vraiment m’exprimer en public, reconnaît la dirigeante invitée ce soir-là, mais j’ai bien voulu évoquer mon expérience car j’ai moi-même beaucoup appris en écoutant d’autres dirigeants familiaux. C’est en assistant à un de ces séminaires que nous avons eu l’idée de réunir nos enfants autour d’un projet philanthropique afin de développer leur goût d’entreprendre et de partager avec eux nos valeurs familiales. » Edouard de Jenlis, qui co-dirige aujourd’hui le fonds d’investissement Private Equity du Family Office de sa famille et qui siège au conseil d’administration du groupe familial depuis 2004, aime aussi cette notion de partage. « Je suis ravi de témoigner car écouter les histoires d’autres familles nous a permis d’évoluer et de mieux comprendre certaines problématiques auxquelles nous devions faire face, résume cet ancien élève de l’Essec et de la Harvard Business School. Au début, nos problèmes nous paraissent très complexes à résoudre mais s’inspirer des autres et avoir recours à un coaching externe permet de structurer plus facilement notre entreprise familiale et la gouvernance nécessaire à sa pérennité. »

Face à leurs pairs, ces deux témoins ont raconté en détail leurs expériences. Leurs premiers pas dans la société, leurs études, leur carrière dans d’autres compagnies, leur arrivée aux commandes, leur rôle dans le groupe et au sein de la famille… Rien n’a été laissé de côté. Comme dans chaque société patrimoniale, la transmission et le passage d’une génération à la suivante ont été des moments cruciaux pour ces dirigeants. « Je me rappelle que mon père nous a réuni un jour pour nous annoncer qu’il avait reçu une offre de reprise intéressante, raconte la directrice générale de l’ETI conviée par BDO Family. Il voulait savoir si le business nous intéressait pour se décider s’il allait vendre ou non la société. Mon frère a dit qu’il trouvait qu’il y avait encore de quoi faire dans l’entreprise. Mon père, qui était âgé de 45, ans nous alors annoncé qu’il ne comptait pas s’accrocher aux commandes du groupe. Tout le débat sur la transmission au sein de la famille est parti de là. J’avais alors tout juste 14 ans et mon frère 17… » Depuis 2002, la sœur et son ainé pilotent en duo le groupe. A la différence de son frère qui travaille pour la holding depuis quelques années et de ses deux sœurs, Edouard de Jenlis est le seul à avoir rejoint l’opérationnel du groupe que son père a dirigé après avoir repris un pool d’entreprises dans une opération de LBO à la fin des années 80. La gestion des relations au sein d’une fratrie entre les « opérationnels » et les « actionnaires » est un autre sujet sensible qui doit être pris en compte même si « notre rôle à tous est celui de passeur pour la génération suivante », assure ce membre de la holding familiale.

Ces « Afterworks » organisés par BDO Family sont également l’occasion d’échanges entre les témoins et les invités. Et là aussi, toutes les questions posées reçoivent des réponses précises et sans langue de bois. Les rémunérations versées aux uns et aux autres, le rôle accordé aux compagnes et aux compagnons des membres de la famille, la prise de décision lorsque des désaccords apparaissent entre proches… Rapidement, des conversations s’improvisent en petits groupes. Autour d’une coupe de champagne et entre deux petits fours, on discute, on échange et on partage. Les débats continuent tard dans la soirée. Les plus pressés partent avec regret. Les autres profitent de ce moment privilégié pour aborder des thèmes sensibles souvent balayés sous le tapis. Plusieurs fois par an, BDO Family va organiser des événements similaires autour de thèmes différents. Vivement le prochain…

Frédéric Thérin en collaboration avec Christophe Saubiez et Romain Chevillard