Crise du Covid-19 : les plans de relance sont-ils efficaces ?

La crise du covid-19 a engendré la mise en œuvre de nombreux plan de relance tant au niveau national qu’européen. Ces plans, d’un montant important (100 milliards en France, 750 milliards pour l’Europe) ont pour objectif de relance l’économie après un choc endogène ou exogène. Le but est de cibler des variables macroéconomiques (consommation, investissement) ou des secteurs d’activité afin de stimuler les pans de l’économie les plus touchés.  Les politiques monétaires et budgétaires demeurent très accommandantes permettant l’injection massive de liquidité dans l’économie (trois fois plus que pendant la crise financière de 2008).

De fait, cet argent est-il bien alloué ? Les plans de relance sont-ils efficaces ? Quel rôle jouent-ils dans la reprise économique ?  

Un plan de relance n’est pas une mesure économique comme une autre. Ce type de politique économique s’inscrit dans le contexte particulier d’une économie en difficulté. Un plan de relance est un effort coordonné pour augmenter les dépenses publiques, via une réduction des impôts par exemple, augmenter l’injection de monnaie dans l’économie, en diminuant les taux d'intérêt afin de stimuler l'économie et de la sortir d'une récession ou d'une dépression. 

À la suite de la crise de la Covid-19, un certain nombre de pays ont choisi d’avoir une politique de relance agressive. Aux Etats-Unis, le Sénat américain a approuvé divers plans de relance pour aider à atténuer les effets de l'épidémie de COVID-19 en 2020 et 2021. L'ancien Président Trump a organisé une relance d'un montant total de 2 200 milliards de dollars (10% du PIB 2019) et le Président Biden a proposé plusieurs plans de relance pour un peu plus de 6 000 milliards de dollars, ce qui constitue la plus forte augmentation des dépenses publiques depuis les mesures de relance de Franklin D. Roosevelt. Le plan de relance de l'Union européenne prend la forme du fonds NextGenerationEU (NGEU). Il est destiné à soutenir les États membres touchés par la pandémie de COVID-19. Approuvé par le Conseil européen le 21 juillet 2020, ce fonds est doté de 750 milliards d'euros, 360 milliards d'euros de prêts et 390 milliards d'euros de subventions. Le plan au-delà de relancer l’économie et d’effacer l’impact de la crise de la Covid-19 a pour but de moderniser l’Union européenne. En septembre 2020 en France, le gouvernement a lancé un plan de relance historique de 100 Milliard d’euros (4,1% PIB 2019) dont 40 milliards d’euros de contributions européennes. Le plan de relance français a 3 priorités : la transition écologique, la compétitivité, et la cohésion sociale à travers le financement de la formation et la lutte contre le chômage.  

L’étude des plans de relance dans l’histoire permet d’avoir un avis éclairé sur le défi de la relance post-Covid. Plusieurs plans sont étudiés dans cette note : le « New Deal » du Président Roosevelt en 1933 qui a contribué à revitaliser l'économie américaine après la Grande Dépression, la relance Chirac en 1975, la relance selon Jimmy Carter en 1977 et la relance Mauroy en 1981-1982 qui se sont révélées être des échecs relatifs dans des périodes inflationnistes ; les tentatives de relance japonaises pendant une décennie entre 1992 et 2002 ; la relance américaine suite à la Grande Crise Financière (GFC) et enfin la crise des dettes souveraines au sein de la zone euro. 

Cette étude permet de soulever les caractéristiques ayant attrait à un plan de relance efficace. Une relance efficace est une relance conséquente en termes d’effort financier, les relances Chirac et Mauroy ont montré qu’il fallait avoir un effet structurel sur l’économie pour être durable. Même si nous ne sommes, a priori, pas dans cette situation aujourd’hui, les années 70 et 80 ont montré que l’inflation pouvait être fatale à un plan de relance. Enfin, malgré l’importance de la relance, celle-ci peut toujours avoir un effet plus contenu qu’attendu, le Japon en est l’exemple. 

 

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