[Interview] Élaborer une stratégie de développement

Eric Romestaing, DG Adjoint d'Aurige                                                                                      

BDO vous propose de découvrir le portrait et le parcours d'Erick Romestaing, Directeur général adjoint du groupe Aurige

 

« Bénéficier des conseils d’un spécialiste est très important pour mener à bien une acquisition. »

 

Quel a été votre parcours ?

Juriste de formation, j’ai débuté ma carrière dans un cabinet d’avocats. Ensuite, j’ai rejoint le groupe Casino, avant de partir chez Eiffage, et ce durant 20 ans. J’y ai été successivement juriste, directeur juridique, DAF et secrétaire général. Par la suite, j’ai été en charge de la refonte du système de gestion du groupe, et responsable de l’audit. Finalement, il ya 8 ans, j’ai souhaité renouer avec l’opérationnel en intégrant le groupe Aurige, d’abord comme secrétaire général et, depuis 2017, en tant que directeur général adjoint. Une fonction très transverse qui me permet, dans un groupe détenu par un actionnariat familial, actuellement incarné par la troisième génération, d’être au plus proche des dirigeants et de les accompagner dans leurs nombreuses décisions stratégiques, juridiques, comptables, fiscales, etc.

 

En quoi consiste votre activité ?

L’entreprise a vu le jour à Caen, en 1944, pour répondre aux besoins de reconstruction et de restauration du patrimoine architectural français dus aux ravages de la Seconde Guerre mondiale. Le fondateur a commencé par investir dans la taille de pierre et la maçonnerie, d’abord dans le quart ouest de la France, puis sur l’ensemble du territoire national. Au fil des années, l’entreprise est devenue leader en France de la restauration des monuments historiques.

 

Avez-vous de nouveaux axes de développement ?

En 2014, nous avons fait le constat qu’étant leader nous n’avions plus d’intérêt à investir dans la taille de pierre. Nous avons donc choisi de diversifier nos métiers (bois, peinture, sculpture...). En outre, notre activité étant constituée environ à 75 % de marchés publics, et dans une période où les fonds sont de plus en plus limités, nous avons décidé de nous orienter vers le marché privé du luxe. Nous avons accompagné ce tournant d’un changement de nom : M. Lefèvre est devenu Aurige. Une marque ombrelle qui réunit toutes les marques issues de notre fédération de PME. Des marques que nous voulions continuer à faire exister afin de préserver l’ancrage local de chaque entité. Et nous avons créé Sixtine, une marque dédiée au marché privé du luxe, pour bien différencier nos cibles. Notre développement, dynamique, est géré en bon père de famille, de façon à conserver notre autonomie financière. Aujourd’hui, notre holding chapeaute une cinquantaine d’entreprises.

 

Avez-vous procédé à des acquisitions ?

Nous avons développé notre activité à la fois de manière organique et par croissance externe. L’un de nos derniers projets d’acquisition a soulevé des difficultés majeures dans sa phase de négociation. Et ce, en raison du mauvais accompagnement du vendeur par son conseil, qui a « rigidifié » les positions. Un deal déséquilibré qui ne pouvait mener qu’à l’échec de l’opération. À l’inverse, nous avons réalisé une belle acquisition dans l’agencement à la barre du tribunal de commerce grâce à l’aide d’un conseil qui maîtrisait parfaitement les rouages des procédures collectives L’accompagnement est fondamental dans une acquisition.

 

Quels sont vos projets ?

En premier lieu, nous concentrons nos efforts sur la conquête du marché privé. La phase commerciale vient d’être lancée. En outre, nous peaufinons la diversification de nos métiers. Actuellement, nous recherchons une société dans le domaine de la serrurerie et de la ferronnerie d’art. Notre ambition étant de couvrir l’ensemble du panel susceptible d’intéresser nos clients afin de devenir leur unique interlocuteur. Enfin, nous souhaiterions développer notre activité à l’étranger. Par ailleurs, le groupe évoluant de manière régulière tant en termes de résultats que de salariés, nous allons davantage structurer notre organisation pour accompagner cette croissance sans perdre nos valeurs, comme celles du compagnonnage, et notre capacité à transmettre des savoir-faire uniques, qui font notre force.

 


 

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