L’intelligence artificielle remplacera-t-elle l’humain dans les processus de recrutement ?

Depuis le début de la crise sanitaire il y a 2 ans, la transformation numérique s’est accélérée, propulsant le digital au premier plan du monde professionnel. Le recrutement n’échappe pas à cette évolution et toutes les étapes d’un processus de sélection peuvent désormais être soumis à l’intelligence artificielle. Peut-on pour autant envisager que cette dernière relaye au second plan la relation humaine de notre métier ?

Le développement de l’Intelligence Artificielle (IA) ces dernières années et l’automatisation du marché de l’emploi ont généré des appréhensions, laissant sous-entendre que la machine pourrait, à terme, remplacer l’homme. Il est notoire que l’émergence des nouvelles technologies dans le monde du travail a permis le développement de nouveaux outils qui, bien utilisés, font gagner du temps aux recruteurs. Ils permettent en effet de soulager la charge de travail au quotidien, notamment dans la prise en charge des tâches chronophages. L’IA est appelée par exemple à gagner en importance dans le recrutement prédictif, première étape de sélection qui permet un matching entre candidats potentiels et entreprises. Elle peut également établir précisément des statistiques ou des probabilités avec des taux d’échecs/succès, et faire passer des tests cognitifs aux candidats. Mais elle n’a pas encore la capacité d’intervenir sur l’évaluation du savoir-être des candidats et de leurs capacités à s’intégrer et s’adapter à la culture d’entreprise.

Ainsi nous pouvons penser que l’Intelligence Artificielle ne viendra pas remplacer le recruteur. En effet, tout ce qui gravite autour de l’évaluation des softs-skills ou de la personnalité d’un candidat possède des caractéristiques que l’IA est loin de pouvoir décoder aujourd’hui. A contrario, nous pouvons dire que l’Intelligence Artificielle augmente la responsabilité du recruteur dans le processus de sélection car elle offre plus d’informations et donne davantage de temps pour développer les interactions humaines et évaluer les compétences personnelles et comportementales des candidats.

L’Intelligence Artificielle permet donc aux recruteurs de se concentrer sur leur vraie valeur ajoutée qui se résume en 3 points :

• L’identification des soft skills des candidats qui nécessite une analyse humaine pour en tirer des informations pertinentes,
• La compréhension du besoin de l’entreprise cliente et l’identification de la typologie de profils correspondants qui demande une certaine intuition, contraire à la rationalité d’une IA,
• L’accompagnement des entreprises et des candidats dans leur prise de décision, un choix qui dépend de l’humain et ne peut pas être réduit à des cases à cocher.

Ces éléments mettent en avant l’impossibilité aujourd’hui de soustraire l’humain à l’Intelligence Artificielle dans le domaine du recrutement. La technologie évolue chaque jour apportant son lot d’amélioration dans les processus de recrutement, mais il apparaît improbable qu’un processus de recrutement puisse être automatisé de bout en bout, d’autant qu’à l’heure ou les choix de recrutement revêtent une dimension hautement sensible pour les entreprises confrontées à la crise, notre intelligence humaine montre plus que jamais son importance. Dès lors, une combinaison entre l’Intelligence Artificielle permettant un gain de temps et les interactions humaines, permettra de répondre à la fois aux enjeux actuels mais aussi et surtout de se préparer à l’avenir en accompagnant les entreprises dans le recrutement des talents et des compétences dont elles auront besoin demain.

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